La Russie et le transsibérien

♦ ♦ ♦ Moscou en 2-3 jours ♦ ♦ 

Le 2 septembre, nous sommes arrivés tous les 3 à Moscou épuisés. Après une journée de voyage: décollage de Téhéran à 2h30, 1h de vol puis 10h d’escale à Bakou avant le vol pour Moscou,. Et là, nouveau pays, nouvelle monnaie, nouvel alphabet…. Argh ! Nous avons quand même réussi à trouver un taxi pour aller jusqu’à l’auberge réservée. Et très vite on est parti arpenter la ville à la recherche de La Place Rouge dont l’accès était malheureusement fermé pour cause de concert de musique militaire ! On a quand même fait le tour comme on a pu et on a diné dans un resto typique sur fond de musique locale.

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Le lendemain, sous le soleil, on s’est promené au hasard des rues et des églises et le long de la Moskova, fleuve qui traverse la ville. On a passé un bon moment autour et à l’intérieur de la Cathédrale du Christ-Sauveur.

Après les mosquées, ce fut notre 1ère église orthodoxe. Elle a  été détruite sous Staline puis reconstruite pratiquement à l’identique et consacrée en 2000. L’intérieur est richement décoré, c’est beau, ça brille de partout, on ne sait où poser les yeux, toute surface disponible est couverte. Cette décoration comporte des mosaïques, des revêtements de marbres multicolores et des peintures sur les murs, les piliers et la voûte.

Après des heures de marche nous sommes rentrés en métro, en faisant le tour des stations dites incontournables ! Les tunnels sont très profonds, et le nom de « palais souterrains » donné à certaines stations n’est pas usurpé. C’est réellement impressionnant, surtout pour nous, habitués du métro parisien ! Les stations sont immenses et superbement décorées: des lustres, des peintures, des sculptures ornent les couloirs et les voûtes.

Le soir, surprise: ma mère et Sylvie, une amie, sont arrivées pour passer un moment de voyage avec nous. Le lundi, nous avons à nouveau sillonné la ville à 5, fait un tour chez Goum (immense centre commercial construit fin XIXème, bel édifice qui à l’époque était le plus beau et le plus grand magasin du monde!) On y a acheté le gâteau d’anniversaire d’Andrea et on a même eu la chance de profiter d’une dégustation de caviar !!!

Plus tard dans la journée, nous avons enfin pu approcher la Cathédrale saint Basile le Bienheureux et nous avons fait des tonnes de photos.

 

Le soir, nous avons testé des  spécialités locales pour le diner en nous disant que c’était peut-être notre dernier vrai repas avant un moment.

 

♦ ♦  4 jours 1/2 à bord du transsibérien ♦ ♦ 

Une expérience hors du commun 

Ahhh le transsibérien… Train mythique qui fait rêver depuis plus d’un siècle qu’il circule.

Le mardi 4 septembre à 12h30 nous arrivons à la gare Ieroslav. Billets et passeports en main, impatients de monter dans le train. Après avoir lu diverses choses là-dessus, nous étions un peu inquiets des formalités en gare mais tout s’est avéré très simple. Il pleut et on est heureux.

13h15 le train est à quai, on se précipite, on fait connaissance avec les provodnitsa = hôtesses chargées de notre wagon et on prend place, en 3eme classe.

Le wagon est subdivisé en compartiments mais qui n’ont pas de portes. L’hôtesse nous donne notre paquetage = drap, taie d’oreiller, petite serviette, et il y a des matelas prêts à dérouler pour la nuit.

On s’installe tranquillement, on découvre l’organisation du wagon, nos couchettes… (il y a 2 prises électriques, une à chaque extrémité) On découvre surtout l’indispensable « samovar » sorte de gros bidon d’eau chaude, bouillante même, qui permet de s’alimenter pendant le trajet, puisqu’en fait on se nourrit surtout de noodles, nouilles chinoises !

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Le samovar

Et c’est parti pour plus de 4 jours dans ce train. Le trajet peut commencer, nous sommes enchantés.

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La vie à bord du transsibérien est un défi au temps très perturbant. Le 1er matin quand on se réveille, on a fait 1000 km depuis Moscou  et on a passé un fuseau horaire, il est donc 1h plus tard. Mais, partout en Russie, les gares restent à l’heure de Moscou. Le même jour, un peu plus loin, à Perm, on prend encore 1h.

Seulement 24h qu’on est dans le train et on ne sait déjà plus quel jour on est.

On semble en effet vivre dans un espace-temps différent. Le temps est  comme suspendu. On fait parfois des bonds dans le temps et dans l’histoire: Kazan, Iekaterinbourg, la traversée de l’Oural… certains noms de gares me renvoient en URSS, au temps des tsars ou des leçons de géographie de mon enfance. Tel un élastique, le temps s’étire puis se rétrécit. On perd toute notion de la durée. C’est une sensation très étrange que d’être dans ce train où les gens dorment et mangent n’importe quand et tout le temps me semble-t-il, et vivent au ralenti, ce train qui avance si lentement et dans lequel le temps passe pourtant plus rapidement qu’en dehors.

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Dans un rythme routinier ponctué d’arrêts où les gens montent et descendent, bercés par le roulis soporifique du train, à travers la vitre, on regarde le paysage monotone: des forêts de sapins et de bouleaux  aux couleurs d’automne laissent place à des petits villages de maisons en bois colorées tout comme le soleil succède à la pluie et la nuit au jour.

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Ainsi, au 4ème jour, après 94h de voyage, 5185 km et 5 fuseaux horaires, nous arrivons enfin à Irkoutsk. La gare affiche 6h45, Il est en réalité 11H45. il pleut, on est heureux.

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Quelques rencontres:

Alexander: première rencontre mais qui ne fut pas la plus heureuse: un mec est venu s’assoir à côté de nous, sentant très fort l’alcool, grand, blond, cheveux ras, la peau toute grêlée, il nous a tout de suite évoqué un personnage de méchant russe dans un film de James Bond, à ceci près qu’il était en short et portait des chaussettes dans ses claquettes (cela dit j’ai cru comprendre que c’était devenu très tendance cette année 😉 !

Il s’est rapidement présenté à nous, et bien que nous n’ayons pas trouvé de langue commune, quand il a compris que nous étions français, il s’est évertué à nous parler longuement en russe. Il en est ressorti qu’il nous trouvait fous de traverser la Russie en train alors qu’on aurait été beaucoup plus vite en avion, et qu’il n’aimait pas les français à cause de Napoléon !!!!

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Petit mot laissé par Alexander

Il est venu nous voir maintes fois, se montrant pénible et insistant et on a compris qu’on n’avait pas été les seuls dérangés quand on l’a vu se faire sortir du train par les flics un matin lors d’un arrêt dans une gare. Quelqu’un m’ a expliqué alors qu’il est interdit de se montrer en état d’ébriété. D’autres passagers nous avaient en effet paru fort alcoolisés durant cette partie du trajet mais n’ayant dérangé personne ils n’avaient donc pas dû être signalés.

Andreï: il était jeune, très sympathique et parlait bien anglais : il prenait régulièrement ce train pour 2 jours et rencontrait des touristes de temps en temps, il nous a renseigné sur diverses choses. Il était content de nous faire la conversation et nous aussi. Il nous a dit que les russes aimaient bien parler aux étrangers car n’ayant pas les moyens de le faire ça leur permettait de voyager. Grâce à lui on a mangé des chachliks (brochettes) qu’il est allé nous chercher pendant un arrêt (seul dîner autre que des nouilles ;))

Avant de nous quitter il nous a offert un livre: Le maître et la marguerite (en cyrillique, c’est plus pratique) et nous lui avons fait cadeau d’une petite Tour Eiffel.

Matcha: Petite fille de 2 ans1/2 voyageant avec sa maman, elle a passé beaucoup de temps dans notre compartiment à jouer avec les enfants, surtout Elias.

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Le voisin: les compartiments sont ouverts, ils comprennent chacun 6 couchettes. Nous avons été seuls quelque temps et au milieu de la troisième nuit un voisin est arrivé quelque peu aviné ! Il a immédiatement appelé sa cousine, francophone, quand il a su que nous étions français, tout excité à l’idée qu’elle pourrait parler avec nous. À 3h du matin, elle voulait dormir et nous aussi. Pendant les jours qui ont suivi, honteux peut-être, il est à peine descendu de sa couchette et nous n’avons pas réussi à communiquer avec lui.

La vie dans le train / Journée type:

Quelques réveils au milieu de la nuit ou au petit matin lors des arrêts du train.

Petite toilette rapide, il n’y a évidemment pas de douches et un mince filet d’eau coule parfois du robinet. A ce propos les toilettes sont propres et nettoyées régulièrement, elles le restent jusqu’à la fin du voyage. Mais il faut s’organiser car elles sont fermées par les  provodnidsa avant les arrêts. Au petit dej nous nous contentons de café soluble et de petits gâteaux (nous étions équipés et nous pouvions nous réapprovisionner aux arrêts.)

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Un peu d’animation sur le quai !

Au 1er arrêt les kids et moi, on jouait à faire la course sur le quai (histoire de se réveiller et de se dépenser un peu physiquement).

On passe la matinée à lire, rêvasser, bavarder et surtout regarder le paysage. Parfois avec les changements d’heure, la matinée passe bien vite !

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Au déjeuner nous mangeons des petits pains fourrés achetés sur les quais de gare ainsi que quelques fruits, concombre ou ce qu’on trouve.

L’après midi se passe à lire, rêvasser, bavarder, regarder le paysage, jouer aux cartes, aux dés…  et à faire la classe aux enfants. Je m’occupais d’Andrea et ma mère et Sylvie prenaient le relais avec Elias.

 

Le soir, dîner chaud grâce au samovar, nous mangeons donc des nouilles chinoises.

Dans l’ensemble pendant ces jours et nuits à bord du train nous n’avons pas trop souffert de la promiscuité. En traversant le wagon on pouvait être par moments incommodés par les odeurs de tabac froid et transpiration mais c’était supportable et au niveau de notre compartiment ça allait.

 

♦ ♦ ♦ Irkoutsk ♦ ♦ 

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Nous avions loué un petit appart pour 2 nuits le temps d’organiser la suite du voyage en fonction de la durée d’obtention des visas pour la Mongolie.

Nous avons finalement passé 4 jours dans cette ville qui sert normalement de point de départ pour aller sur l’ile d’Okhlon au lac Baïkal. Nous avions prévu d’y aller à l’origine mais les aléas des voyages nous ont fait changer nos plans (un peu pressés par le temps aussi puisque les visas russes expiraient le 15 septembre!)

Ces 4 jours en Sibérie ont été très agréables, on a pu profiter du beau temps, se promener le long du fleuve, faire une promenade en bateau et gouter aux spécialités locales (bortsch, raviolis, …)

Cette ville est sympathique, étonnante, on sent bien le poids soviétique de l’URSS avec ses statues monumentales, ses grandes avenues, et grands bâtiments qui contrastent avec le charme désuet des jolies petites maisons en bois colorées, aux fenêtres ornées, surplombées de décorations en bois ciselé, ajouré, telles de la dentelle.

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Contre toute attente nous avons obtenu les visas pour la Mongolie en 30 minutes !

 

♦ ♦ ♦ Irkoutsk – Ulan Ude ♦ ♦ 

 

On a tellement aimé le train qu’on l’a repris pendant une journée complète pour aller jusqu’à Ulan Ude où nous devions trouver un bus ou un autre train pour aller en Mongolie.

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Cette partie du trajet fut la plus belle, d’un côté nous admirions la taïga et ses arbres qui déclinaient le dégradé des couleurs d’automne  et de l’autre le lac Baïkal que le train longe pendant plusieurs heures, nous avons pu assister au coucher de soleil sur le lac… de toute beauté ! Ce lac est impressionnant, c’est la plus grande réserve d’eau douce liquide à la surface  de la Terre, lac de tous les records, il a un volume supérieur à celui de la mer Baltique et une superficie supérieure à la Belgique.

Nous sommes arrivés à Ulan Ude à 23h, avons posés les sacs à l’auberge avant de filer chercher une solution pour le lendemain (obligés de quitter le pays). Finalement, de fait (pas sûrs d’avoir une place en bus), nous optons pour le train qui part à 6h du matin le lendemain.

♦ ♦ ♦ Ulan Ude – Ulan Bator: le transmongolien ♦ ♦ 

 

Dans ce train là, pas de 3ème classe, nous embarquons donc à l’aube dans des couchettes qui nous semblent luxueuses et nous recouchons bien vite. Par la suite ce fut un trajet des plus étranges. Nous découvrons qu’il n’y a que 2 wagons et qu’il sont remplis d’occidentaux ! Une vingtaine environ. Ce train s’arrête pendant 4h en Russie juste avant la frontière. Nous sommes priés de descendre pendant plus de 2h pendant lesquelles nous en profitons pour manger un morceau au seul pseudo resto du coin. Ensuite nous constatons que nos 2 wagons sont seuls sur les rails, avant qu’une locomotive vienne les accrocher. Enfin nous pouvons monter avec les douaniers qui passent pour contrôler les passeports et fouiller les wagons de fond en comble. Bizarrement, les bagages ne sont pas ouverts mais un policier inspecte de près tout le compartiment avec une petite loupiote.

Puis le train redémarre et s’arrête quelques kilomètres plus loin, de l’autre côté de la frontière pour 2h supplémentaires. De nouveau, contrôle des passeports, des visas, et fouille rapide. Quand le train repart enfin, nous dînons de nouilles chinoises (achetées en Mongolie cette fois-ci) et nous couchons rapidement car le train arrive à Ulan Bator à 5h45 et non 11h45 comme nous le pensions, habitués à avoir tout en heure de Moscou, nous avions ajouté quelques heures…

 

 

♦ ♦ ♦ La suite se passe donc en Mongolie où nous sommes actuellement ♦ ♦ 

 

 

 

8 commentaires sur “La Russie et le transsibérien

  1. On continue à vous suivre de Sydney. C’est super!!! J’ai une amie qui a aussi pris le transiberien puis traversé la Mongolie elle avait adoré aussi. Mais je veux surtout savoir si tu retrouves l’ambiance de Ian Manook. Ou mieux si tu rencontres Yeruldegger, dis lui que les amours nomades quand on a une si belle légiste qui t’attend sous une yourthe , ça peut attendre. 💓. On se prépare pour Queenstown et on va acheter des vestes chaudes et des chaussures de marche. Tu es là preuve que réaliser son rêve est juste une question de courage, de foi et d’Amour en la vie et non une question de d’argent ou de disponibilité. On a le bonheur que l’on se crée 💜💜💜💜

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